Potter, le nom qui attire les ennuis ▬ James Potter

Harry était encore une fois dans la merde… pas volontairement bien entendu, il était de notoriété publique que les Potter avaient une cible dans le dos, une sorte d’aimant qui attirait sur eux les problèmes à un rythme dingue. La preuve, depuis qu’il était dans cet étrange monde, il avait eu la chance de se retrouver dans plusieurs bagarres et une fois encore c’était le cas. Bien entendu, son esprit de génie avait oublié sa baguette dans sa chambre, sans doute sous son lit, et c’est avec ses points que le fils Potter se faisait comprendre, gagnant au passage de nouvelles blessures mais il s’en fichait totalement.

« Fils de pute… » pestait Harry quand un coup de poing lui coupait le souffle. Peut-être qu’il n’aurait pas dû boire ce soir, il aurait déjà un meilleur équilibre, au lieu de quoi son dos se retrouvait à heurter le mur derrière lui, et une poubelle également. « Merde… »

Ginny devait avoir eu raison en fait, il était vraiment un moins que rien depuis qu’il avait battu Voldemort. Mais en tâtonnant dans ses poches, Harry trouvait le couteau qu’il avait toujours sur lui. Bien. S’il fallait saigner ce gros con, il n’allait pas se faire chier…

James restait dans la rue, ce n'était pas la meilleure solution pour échapper aux mangemorts mais cette ville lui semblait un peu plus sûre que Poudlard. James avait beau avoir 15 ans, il était réfléchi et prudent. Les nombreuses tortures qu'il avait subi l'avait forgé et l'avait rendu plus mature pour le moment. Parfois, il les revoyait en cauchemar, ces séances de torture. Mais il restait maître de lui même. Du moins, il en avait l'impression. Parfois, il devenait étrange et différent, il se perdait dans ses mauvais souvenirs. Mais soudain, des éclats de voix le tirèrent de ses pensées. Une voix d'homme qui jurait. Ces moldus. Il leva les yeux au ciel et il sortit sa baguette. Il vit alors un homme avec un couteau. Et il ne comprenait vraiment pas les moldus et leurs manières de se battre. Un sort et tout était si vite réglé! Il lança d'abord :

"Accio couteau..."

Et il récupéra le couteau dans ses mains. Puis il jeta un maléfice du saucisson à l'autre homme. Avant de se rapprocher ... et d'avoir un choc. Son portrait craché et plus vieux se trouvait en face de lui.

"C'est une blague?" grogna James qui pointa sa baguette sur son clone. " Qui es tu? Un mangemort toi aussi? Un moyen de me rendre fou?"

Il commençait à croire qu'il perdait la tête.

Il n’avait pas vu l’autre personne arriver. Pourtant, il reconnaissait fort bien la formulation du sort d’attraction et en devinant qu’un autre sorcier se trouvait dans le coin, un certain soulagement le gagnait. Les mangemorts ne devaient pas courir les rues, après tout… la majeure partie d’entre-eux étaient en prison après sa victoire, et certains grâce à lui… le fait que l’autre moldu en face de lui se retrouve pris dans un sort d’entrave lui donnait le répit nécessaire pour se masser l’arrière du crâne. Par contre, quand il relevait le regard sur l’homme l’ayant tiré d’affaire, il se figeait en voyant un adolescent, et surtout en reconnaissant ce visage par les photos qu’il avait vu dans son enfance, quand Sirius lui racontait des histoires sur ses parents…

« Par tous les caleçons de Merlin… » soufflait-il avant de froncer les sourcils à la question de son… sosie-père-ado ?

Voyant une baguette à deux centimètres de son visage, Harry jugeait bon de ne pas faire le malin, histoire de ne pas se retrouver avec une autre balafre. Ce serait assez emmerdant d’expliquer à Sirius qu’il s’était fait cramer la tronche par nul autre que ce défunt meilleur ami qui était mort depuis si longtemps que Harry n’avait en souvenir de lui que des photos et ce qu’il avait vu grâce aux détraqueurs, entre autre.

« Merci de ne pas me prendre pour un mangemort, c’est insultant d’être pris pour un serviteur de ce névrosé. » puis Voldemort était… mort. C’était la fête, la vie était belle… quand il ne perdait pas les pédales en tout cas. « Je suis Harry. Harry Potter. »

Quoi ? Même si ce mec ressemblait à son père, ce n’était peut-être qu’une coïncidence ? Il l’espérait en tout cas… parce que sinon il allait avoir des ennuis.

« Je ne te veux aucun mal. Alors sois gentil, baisse ta baguette avant de blesser malencontreusement quelqu’un. Merci pour le coup de main en tout cas… »

Autrement il aurait eu de gros problèmes…

« Et toi ? C’est quoi ton nom ? »

Pitié pas James Potter… pitié pas James Potter… autrement c’est que son cas s’empirait encore et qu’il avait des hallucinations.

James fronça les sourcils en fixant son clone et il répliqua:

"Excuse moi de me méfier de tout le monde surtout quand j'ai des mangemorts qui veulent ma peau... "

Puis il dit son nom. Harry Potter. Potter... Comme lui... Raison de plus pour se méfier. Le jeune sorcier se jeta à mains nues sur son clone et il lança, froidement:

"Qui t'a demandé de jouer ce rôle? Black? Rogue? Parkinson? Dis moi les noms! Et sache que j'ai aucun frère ni aucun cousin qui s'appelle Harry Potter...Donc tu n'es pas de ma famille!"

Il lui demandait son nom. C'était une blague? S'il était de sa famille, il devrait le savoir. Il reprit:

"James Potter, 5ème année Gryffondor. L'unique Gryffondor qui se retrouve dans le bureau de cet abruti de mangemort à peu près tous les jours... Que dire de plus sur moi? Ah oui... Je suis l'ennemi de Sirius Black, mais j'ai toujours un avantage sur ce crétin de Serpentard! Mais si tu étais de ma famille, tu devrais le savoir!"

Il lâcha son clone et il croisa les bras avant de dire:

"A toi! Dis moi qui es tu réellement!"

Des mangemorts qui veulent sa peau à un si jeune âge ? C’était une tradition familiale ou bien ? Non parce qu’à 15 ans, il avait aussi eu son lot de mangemorts. D’ailleurs, Sirius avait sérieusement crisé quand il avait entendu que son filleul était dans le tournois des trois sorciers l’année d’avant… il avait menacé Dumbledore de lui épiler la barbe poil par poil, à la pince… ce qui avait bien fait rire Harry. Bon… en revanche il devait réagir et stoppait le gamin qui semblait vraiment le prendre pour un ennemi, bénissant le fait d’avoir quand même l’habitude de se battre autrement bon… voilà…

« Tu vas te calmer petit, personne ne m’a demandé de faire quoi que ce soit. Je me retrouve coincé ici, comme tout le monde, alors tu penses bien que j’ai d’autres choses en tête que d’aller torturer le mental d’un môme comme toi, en particulier si tu es aussi un Potter. »

Déjà qu’ils étaient une espèce menacée. Par contre, à la confirmation de l’identité du jeune, Harry perdait le peu de couleur qu’il avait encore. James Potter. 5^ème année chez les Gryffondors… son père… son père en gamin. Well… il fallait croire qu’il avait picolé plus qu’il ne le pensait, ou qu’il voyait encore des fantômes de son passé. Non. Il dormait, et James allait bientôt lui reprocher sa mort une fois de plus, et aussi le fait qu’il ait en quelques sortes vendu son âme au diable en usant de magie très noire pour vaincre Voldemort.

« L’ennemi de Sirius Black ? » cette fois, Harry éclatait purement et simplement de rire à cette phrase. Ok. Qui avait volé sa raison ? Jamais James ne serait ennemi avec Sirius. Ils étaient comme des frères, et jamais Sirius n’avait été à Serpentard. Il avait grandi avec Sirius en train de toujours lui dire combien il détestait cette maison… « OK. Ok. Alors écoute mon coco, avant de tenter de te faire passer pour mon père, tu devrais revoir ta leçon. Tu viens de me sortir les plus grandes conneries possibles concernant ma famille. »

Toujours hilare, Harry peinait à se calmer mais finissait par y parvenir, essuyant les larmes provoquées par son fou-rire.

« Je suis Harry James Potter. Fils de James Potter et Lily Potter née Evans. Mon parrain est Sirius Black et il préfèrerait encore se faire bouffer par un lion que d’entendre des insultes comme oser dire qu’il a été à Serpentard. Il déteste sa famille et ses valeurs. Mes grands-parents l’ont sauvé de cette vie, tout comme lui et Remus m’ont sauvés plusieurs fois. » d’un geste, Harry repoussait l’ado, le regard noir, et ajoutait : « Alors ne t’avise jamais de salir encore le nom de ma famille. Autrement je peux t’assurer que tu auras de gros problèmes. »

Ce Harry Potter se moquait de lui. C'était une certitude à ses yeux. Mais qui était donc ce crétin qui lui ressemblait et qui se permettait de défendre Black? De plus, il lui racontait qu'il était..son fils? Et celui d'Evans. Avant de ressentir de la colère, il eut une pointe d'espoir qu'Evans l'aime et que tous les deux restent en vie jusqu'à leur 17 ans. Mais très vite la colère le prit. Il pointa de nouveau sa baguette sur lui et il le fit léviter dans le ciel. Il avait horreur qu'on se moque de lui. Personne ne se moquait de James Potter. Et c'était pas ce petit con qui allait s'y mettre.

"Si tu étais réellement un Potter, tu aurais su que j'aime utiliser ce sort contre mes ennemis... Et tu te dis être mon fils? J'ai 15 ans, j'ai pas d'enfant! Et Evans... "

Evans était peut être morte à l'heure qu'il était. Et il devait passer pour un lâche d'avoir disparu du bureau de Parkinson. James frissonna mais il ne devait pas montrer la moindre faiblesse. Pas devant cet imposteur. Il fixa son clone avec un air noir et il reprit:

"J'ai l'habitude d'être torturé... L'habitude d'entendre des menaces qu'on veuille tuer mes parents, mes amis.... Mais crée un clone et entendre dire ces âneries.... ils se sont surpassés...Mon fils n'aurait pas pactisé avec celui qui veut ma mort à tout prix... Et je ne rejoindrais pas les mangemorts..."

Il brisa son sort et envoya son clone à terre. Mais il le reprit par le col et il dit:

"Je sais me battre de manière moldue .... mais je ne le ferais pas... Mais va dire à ton maître, que je reviendrais sauver mes amis... "

Ha oui… on l’avait prévenu que son père était un vrai petit con dans sa jeunesse… il avait presque oublié, jusqu’à ce que ce crétin lui lance le Lévicorpus.

« Si tu étais un vrai Gryffondor, tu n’attaquerais pas si lâchement. Un sorcier digne de ce nom ne s’en prend pas à quelqu’un n’ayant pas sa baguette, mais ça, tu dois avoir la tête trop gonflée d’orgueil pour seulement y penser. Dumbledore le disait toujours. Nous reconnaissons la valeur d’un sorcier à la manière dont il traite ses ennemis. Si tu t’abaisses à leur niveau, alors tu ne vaux rien. »

Bon, ces mots n’étaient pas strictement exacts… mais se rappeler de ce que disait l’autre vieux sénile avant sa mort c’était… compliqué. Ecoutant les mots de l’autre andouille, Harry grognait en retombant au sol, son regard rivé dans celui de James alors que sa grande gueule parlait une fois encore avant qu’il ne prenne le temps de penser.

« Pauvre chéri. On menace tes parents. Soient heureux qu’ils soient encore de ce monde pour être menacés. » merde. Merde il n’aurait pas dû dire ça. « Et tu as tout intérêt à ne pas rejoindre Voldemelon, autrement je te jure que je viens te botter le cul. »

Déjà qu’il en crevait d’envie en entendant parler aussi mal de son parrain…

« Attend… t’es en train de me dire que le Voldemort de chez toi pourrait éventuellement se trouver en ville ? » demandait abruptement Harry, passant une main lasse sur son visage. « Par Merlin… faites qu’il ne soit pas là. »

Le battre une fois oui, deux fois… et surtout il ne pourrait s’empêcher de s’en faire du coup, si jamais ce James était son… idiot de père ? Idiot d’ado attardé ?

L'autre sorcier continuait à déblatérer tout un tas de bêtises sur Gryffondor. James prit un air furax. C'était un donneur de leçons et il détestait ça. Il répliqua alors:

"Si tu étais un vrai Gryffondor, tu saurais que des fois, il y a pas de choix pour se défendre... Tu crois que c'est amusant de faire ça? Tu crois que je prend du plaisir à donner des leçons à un petit con dans ton genre? J'ai autre chose à faire!"

James était prêt à se battre à la moldue. Que l'autre Potter comprenne que James ne se laisserait pas faire. Et une claque lui remettrait les idées en place. James décocha un coup sur la joue de son adversaire avant de gronder:

"Oui on menace mes parents, on menace mes amis mais aussi tous les sorciers nés-moldus ou sang-pur qui n'ont pas rejoints les rangs de Voldemort!Et crois moi que tu ferais pas long feu face à Voldemort au vu de ton incroyable stupidité! Si tu étais réellement mon fils comme tu prétend l'être et celui d'Evans, je crois pas qu'on aurait un enfant aussi crétin que Sirius Black en personne... Mais je comprend mieux... "

Il leva les yeux au ciel et il s'éloigna de l'autre Potter. Il venait de comprendre.

"Peu importe qui tu es , j'en ai rien à faire... Mais viens pas salir le nom de ma famille avec tes conneries... Je te jure que je peux te mettre dans la même liste que Black et ses toutous... Et vaut mieux pas être mon ennemi..."

Il allait vraiment finir par le tuer. Non mais vraiment... comment un crétin pareil pouvait être son père? Quinze ans et il se prenait pour un donneur de leçon... il allait se le faire. Enfin non... il était adulte maintenant et savait contrôler ses nerfs la plupart du temps. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que son père lui en colle une... depuis son petit fricotage avec la magie noire, il lui arrivait de perdre le contrôle de sa magie - un peu comme quand il était enfant - et il voyait cette dernière réagir en expulsant James contre le mur en face dès qu'il eut fini de parler. Il devait vraiment faire quelque chose pour régler ce problème... rapidement. Trop choqué par cet incident, il ne répondait pas à certaines de ces piques, mais certaines perches étaient trop belles pour qu'il ne s'en saisissent pas.

"Je ne ferais pas long feu?" ricanait Harry, les souvenirs de son enfance revenant à sa mémoire comme tant de pensées qu'il aimerait oublier. "Tu ne sais rien de moi. Tu ne sais pas ce qu'il m'a fait subir. Mais aux dernières nouvelles, dans mon monde, je l'ai vaincu à l'âge de 17 ans. Poudlard était en feu, mais il est mort et cela alors que ses mangemorts étaient aux commandes du château. S'il y avait un amateur dans le lot, c'était lui."

Regardant James, il secouait la tête en soupirait. Dire qu'il n'était pas mal aussi dans le genre petit con à son âge... mais quelques épreuves s'étaient chargées de le calmer.

"Je sais ce qui arrive à tes ennemis. Crois bien que je n'ai aucune envie de sâlir le nom des Potter. Loin de là."

Alors qu'il allait répliquer, il se retrouva projeté plus loin.Son coeur s'accéléra alors. Il était dans un cauchemar. Il tenta de prendre sa baguette mais il l'avait perdu en se retrouvant plus loin. Il était fini. Cet homme était un mangemort et il allait mourir. James commença à paniquer intérieurement, tentant de garder son contrôle à l'extérieur. Tant pis pour sa baguette, il la récupérerait un autre moment. Mais il ne devait pas rester en face de lui. Il regarda partout et essaya de trouver un coin où se cacher. Son courage le laissait tomber. Il n'avait plus personne pour qui se battre et son corps refuserait de se faire torturer une fois de plus. En plus de ça, il était vexé qu'on lui tienne tête à ce point. Il se mit à courir jusqu'à l'espèce de gros container qui pourrait le cacher. Il fallait qu'il reprenne ses esprits deux minutes, le temps d'affronter le mangemort. Juste deux minutes de répit avant de mourir. Il murmura alors:

"Je suis désolé.. j'ai pas su vous protéger..."

Puis, il retrouva l'ombre d'un courage faible et il fixa l'homme avant de dire:

"Je suis prêt à mourir maintenant.... je suis même plus armé... alors vas-y... parce que je ne rejoindrais jamais Voldemort... Alors tue-moi ou emmène moi à lui peu importe... je suis prêt à l'affronter..."

Merde. Merde, merde, merde et merde. Il n'avait pas eu envie de faire ça et le regrettait aussitôt. Il avait vu le flot d'émotions passer sur le visage de cette version alternative de son père... il reconnaissait les signes et quand l'adolescent s'en allait pour se cacher derrière un container. Un instant, la surprise le figeait sur place mais il finissait par se reprendre, ramassant au passage la baguette du jeune James avant de soupirer et se rendre dans sa direction, non sans garder une certaine distance au départ. Il connaissait cela... lui aussi avait été dans cet état lorsqu'il avait eu le malheur de tomber entre les mains des mangemorts durant plusieurs semaines.

"Je ne compte pas te tuer, ni te livrer à Voldemort." c'était la vérité, et il tendait sa baguette au jeune sorcier. "Reprend-la. Un sorcier désarmé est une cible facile."

Pas de malice, pas de froideur. Juste un état de fait. Puis après un instant de silence, il soupirait et s'installait assis par terre, comme si ce n'était pas bizarre de faire ça en pleine rue.

"Tu as été torturé, n'est-ce pas? Combien de temps? Je reconnais les signes..."

Il avait juste eu la chance de ne pas être traumatisé à ce point.

James baissa sa garde et il récupéra sa baguette. Il s'était trompé. L'homme n'était pas un mangemort. Son clone n'était pas un mangemort. Et ça le rassurait un peu. Et alors que Harry s'assit par terre, James, qui sentait ses forces une nouvelle fois s'envoler, s'assit à ses côtés. James fixa le sol et rangea sa baguette. Alors il répondit:

"Tous les jours depuis que Voldemort est directeur de Poudlard.... Mais je voulais pas que mes amis soient torturés alors je prenais leur place... J'ai la réputation depuis la première année de ne jamais suivre les règles... Alors c'était facile pour eux de me prendre comme exemple à chaque fois. Et quand je rentre à Gryffondor, Lily Evans me crie dessus parce qu'elle dit que je peux y rester.... mais je m'en fiche..."

Les bras de James se remettaient à trembler comme si son corps gardaient des traces des douleurs. Il reprit alors:

"Tu sais, je crois qu'elle m'aime et qu'elle a peur de me perdre mais elle dit que je suis trop crétin pour être son petit ami... "

Volde... bordel de merde. Ce n'était clairement pas un James de son monde, car chez lui, jamais Poudlard n'était tombée aux mains des mangemorts avant l'année de ses 17 ans. Mais pour lui apparemment ce n'était pas du tout la même chose et il soupirait en se disant que décidément, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre.

"J'ai aussi l'habitude de m'attirer des problèmes depuis aussi loin que je me souvienne. Entre les problèmes à suivre le règlement et les profs qui tentent de me tuer depuis mes onze ans. C'est un peu une habitude maintenant."

Mais certaines choses semblaient ne pas changer. Comme les Lily Evans hurlant sur James Potter pour les traiter de crétin. Le voyant trembler, Harry posait une main sur l'épaule de l'adolescent en signe de réconfort, mais clairement pas de pitié. On ne voulait jamais de pitié dans ces moments là. Juste des gens respectant le fait que l'on veuille avoir la paix.

"Elle a des raisons de s'inquiéter. Les Potter ont un certain talent pour s'attirer des ennuis..." s'amusait Harry. "Mais je ne doute pas qu'elle t'aime, oui. Autrement elle ne s'inquiéterait pas tant du fait que tu puisses risquer de te faire tuer pour les protéger. Je te dirais bien que c'est stupide... mais j'ai été exactement pareil une bonne partie de ma vie. Donc ce serait se foutre du monde."

Il pouvait par contre lui donner d'autres conseils. Pour tenir alors qu'on pensait qu'on allait devenir fou à cause de la douleur et des souvenirs.

"Parle aux gens par contre. Ne garde pas ce que tu as vécu pour toi, autrement tu te condamnes à une torture plus interne. J'ai tenté de faire pareil, et c'était sans doute la pire idée du monde. Alors si tu veux parler des détails, n'hésite pas."

James était assis à côté d'Harry. Et il préféra ne pas dire un mot. Harry lui conseillait de parler de ses souvenirs qui le bouffait de l'intérieur. Mais James ne voulait pas en parler. Il n'en parlait jamais à personne parce qu'il avait l'impression que ça détruirait les autres en même temps que ça le détruisait lui. Et puis, il mentait à ses amis en expliquant que les punitions de Parkinson n'étaient pas dures. Même à ses parents, il mentait. Il racontait qu'il écrivait des tonnes de parchemin. Il voulait passer pour un garçon fort et courageux. Après tout, c'était bien le rôle d'un Gryffondor. Être fort pour rassurer les autres. James cessa de regarder le sol et il fixa son clone. Il remarqua les yeux verts de Lily et son portrait craché. James avait bien entendu ce qu'Harry avait dit à propos de lui. Et l'espoir éteint se rallumait un peu. Même s'il ne savait pas où il était, il avait appris que lui et Lily avait eu un fils. Alors peut être qu'ils seraient en vie. Pourtant, James avait échappé à Voldemort. Et il n'y avait plus personne pour aider ses amis. James finit par soupirer et il mentit:

"Ca va aller... C'est pas grand chose... "

Son esprit hurlait au mensonge. Son corps allait peut être lâcher. Peut être que James était au bout, au final. C'était peut être pour ça qu'il était là. Il devait être mort et son esprit imaginait tout ça. Harry, Lily et même Severus Rogue... Peut être qu'il était mort. Son coeur s'emballa, son esprit flancha. Mais d'une voix absente, il murmura:

"Tu es le fruit de mon imagination... je dois être mort.... Je suis mort... "

Et James, qui était pourtant si courageux, paniquait réellement.

Pas grand chose... il avait dit exactement la même chose par le passé. Quand il ne voulait pas parler de ce qu'il se passait à ses amis ou à sa famille. Sirius était du genre à péter un câble si on le touchait... il avait déboulé à Poudlard à la fin de sa première année, quand il avait apprit qu'il avait failli mourir pendant que Dumbledore était en vadrouille à Londres. Le directeur n'avait pas apprécié de se faire remettre à sa place par un ancien élément perturbateur.

"Je disais la même chose, pour ne pas inquiéter mes amis. Je croyais que c'était la chose à faire..."

Farfouillant dans ses poches, Harry trouvait une potion qu'il avait acheté à un autre sorcier il y a peu. Elle détendait en cas de crise de nerf en devenir.

"Bois ça. C'est une potion pour te détendre un peu."

Mais il n'était pas certain que James l'ait entendu vu son soudain changement, et à sa voix absente, il secouait durement James pour le ramener à la réalité. Il ne voulait pas d'un gamin dans cet état sur les bras, pas maintenant.

"Tu n'es pas mort. Crois-moi, je suis déjà mort une fois et ce n'était pas comme ça du tout. Je suis réel et vivant, tout comme toi. Puis franchement... tu penses que tu as assez d'imagination pour inventer un fils aussi beau gosse que moi?"

Là, c'était clairement pour tenter de détendre James alors qu'il posait en même temps une main sur son front pour vérifier que l'adolescent n'avait pas de fièvre. Même si cela faisait glisser un peu sa manche, dévoilant au passage les vestiges de quelques tortures remontant à sa cinquième année à Poudlard. Six semaines aux mains de l'ennemi. Que du bonheur.

"Respire profondément. Doucement... et calme toi. Ca va aller..."

James voulait remonter et croire qu'il était encore en vie. Mais il n'était pas sûr qu'il avait vraiment l'envie de s'en sortir. Pour une fois, il avait envie de céder à la facilité de croire qu'il était mort. Peut être parce qu'il était tout simplement fatigué de lutter. Ce n'était plus une vie pour lui. Il écoutait à moitié son "fils". En plus il semblait beaucoup plus âgé que lui, c'était plus que du délire, c'était carrément une hallucination. Mais malgré tout, un nouveau sentiment qu'il n'avait pas senti depuis longtemps revenait en lui. De la fierté. Peut être que son esprit imaginait tout. Un fils qui lui ressemblait, une histoire qui semblait similaire. Mais son fils semblait mieux s'en sortir que lui. En même si la mère était Evans. Il avait toujours su que leurs futurs enfants seraient merveilleux. En tout cas dans ses rêves à lui. James se faisait secouer et il sortit de ses pensées.Il regarda Harry et dit:

"Au moins je suis sûr d'une chose... si j'avais un fils, j'aimerais qu'il soit comme toi...Avec un monde meilleur et plus de Voldemort... Je suis sûr qu'on aurait pu être proche et rendre Evans folle... Mais bon ça n'arrivera jamais... "

James se renfrogna et il fronça les sourcils avant de dire:

"En tout cas, je suis content de t'avoir connu... Maintenant je pourrais mourir en paix, j'aurais connu un autre futur le temps de quelques secondes...."

Harry souriait doucement en entendant James lui dire qu'il aurait aimé avoir un fils comme lui. Même si ce n'était pas réellement une version jeune de son père mais plus une version alternative, il était touché par le compliment vu qu'il n'avait pour souvenir de son père le complimentant que l'instant précédant sa propre mort.

"Je te remercie." il devait bien le dire, c'était énorme pour lui. "Rien n'est impossible. Il n'est pas trop tard pour que tu changes ton destin et t'offre une chance d'avoir toi aussi cet avenir."

Il avait aussi pensé à abandonner fut un temps. Mais il n'avait pas été capable de le faire, pour ne pas que son père le déteste, pour qu'il n'ai pas honte de lui. Alors bien sûr, il ne s'empêchait donc pas de coller une petite claque à l'arrière du crâne de James comme pour le réprimander de son pessimisme. Bon sang... pourvu que son fils n'ait jamais à vivre de tels moments... pensant à son garçon, le coeur de Harry se serrait un instant. Il ne devait pas comprendre pourquoi il n'était pas venu le chercher chez Ron et Hermione, et ne parlons pas de Sirius qui devait avoir paniqué en apprenant justement qu'il n'était jamais venu.

"Le futur peut toujours être modifié... à 13 ans, nous avons changé le cours des choses avec mes amis, en sauvant deux personnes qui devaient normalement être tuée... l'un était un hippogriffe appartenant à Hagrid, l'autre un prisonnier qui s'était échappé d'Azkaban. Si un gamin de 13 ans peut faire ça, je ne doute pas que tu puisses faire de grandes choses aussi, James."

James soupira et fixa son fils avant de dire:

"Voldemort contrôle tout ... c'est soit lutter sans fin, soit se rendre. Et même si je devais me rendre alors je préfère mourir. Bien sûr que les forces du mal peuvent attirer mais j'ai toujours appris à être tolérant avec tout le monde...alors je n'irais jamais vers quelqu'un qui prône que seuls les sang-purs ont le droit de vivre...."

James avait froncé les sourcils et ses poings s'étaient serrés. Harry lui avait dit qu'il pouvait changer son avenir. Mais fallait pas rêver...Il ne pourrait jamais rien faire. En tout cas plus maintenant. Au moins, il était mort en respectant ses idées. Et il avait connu un fils qu'il n'aurait jamais. Il avait vu Lily Evans aussi. Son visage bien que plus vieux avait quelque chose de réconfortant. Peut être qu'il était au paradis.

"Merci de vouloir me donner de l'espoir...on dirait Evans quand elle est dans ses bons jours... Mais c'est trop tard pour moi... "

Malgré lui, Harry eu un rire étouffé en entendant cette histoire de Voldemort qui prônait une fois encore l'importance de la pureté du sang. Bien entendu, cela pouvait surprendre mais il expliquait la raison de cette hilarité à James, histoire qu'il puisse comprendre.

"Je ne sais pas dans ton monde... même si je pense que ce n'est pas différent, mais dans le mien, cette lubie de pureté de la part de ce cher Tom est absolument risible. Ha oui, Tom c'est le vrai prénom de Voldemort... et crois-moi, il est tout sauf un sang-pur. Tu verrais sa tête quand il comprend que nous sommes au courant. Juste hilarant."

C'était devenu son sport favori quand il avait été capturé. Il avait même inventé une petite chanson pour taper sur les nerfs du Seigneur des Ténèbres, ce qui lui avait valu une sacré soufflante de la part de ses tuteurs quand ils l'avaient trouvé.

"Je veux te donner de l'espoir, car c'est parfois ce qui fait toute la différence entre victoire et défaite. Si nous perdons espoir, nous avons déjà perdu. Tu n'es pas un perdant, n'est-ce pas?"

Il le savait. Il en était certain, qu'importe ce que ce James avait subit. Il devait rester en lui un petit quelque chose de combativité, même si c'était fragile.

"Et si tu le souhaites, je t'apprendrai ce que je sais... après tout, j'ai une vague idée de ce que tu as vécu, regarde."

Pour le prouver, il relevait ses manches pour faire voir les nombreuses traces de cicatrices allant d'anciennes plaies causées par des lames, des sorts, voire des brûlures dans certains cas.

"Je te le dis, c'est un talent familial de s'attirer ce genre d'ennuis."

James esquissa un léger sourire. Son fils semblait si intelligent,
et si cool. Un peu comme lui. Peut être qu'il aurait été comme ça s'il n'y avait pas eu Voldemort au pouvoir. Il se rapprocha d'Harry et dit:

"On dirait moi.... Je veux dire... j'ai l'impression de me voir à travers toi...Je suppose que si Voldemort n'aurait pas pris le contrôle de l'école, j'aurais pu être plus drôle que ça... Comme avant... comme dans le passé... Mais maintenant ce n'est que chaos et désolation... Je l'ai défié plusieurs fois cette année...Je me suis même moqué de lui et de ses méthodes... Je me suis retrouvé plusieurs fois dans un cachot... mais au moins je me suis senti libre... Evans ne comprend pas ça.
Elle dit que je suis un idiot qui cherche à mourir..."

James soupira et il regarda son fils avant de dire:

"Maintenant que je sais que je suis mort, je peux rester avec toi? J'ai envie de connaître mon fils que je n'aurais jamais...Et puis, j'ai que quinze ans mais je sais que tant que Voldemort terrorise tout le monde je peux pas envisager d'avoir une famille...Personne ne l'envisage.... on a tous peur... Peter n'ose pas sortir de Gryffondor...D'ailleurs tout le monde se moque de lui mais Peter n'a jamais été très courageux..."

Il avait pris l'habitude d'être un peu plus posé après avoir adopté son garçon. Le gamin - trois ans - déboulait souvent en pleine nuit suite à un mauvais rêve pour ne plus quitter ses bras ensuite, s'inquiétant du fait qu'il soit peut-être parti, l'abandonnant comme ses parents biologique avant. En cet instant, James lui rappelait son fils et il passait un bras autours de son épaule pour le tirer contre lui en douceur.

Imaginer Poudlard aux mains de Voldemort... cela le remplissait d'effroi mais il souriait en écoutant James.

"Tu vois, cette façon d'agir et de parler, ça montre que tu n'as pas encore réellement perdu espoir. Tu continues de te battre et de croire en la liberté... quant à Lily... elle s'inquiète pour toi. Et si elle s'inquiète, c'est qu'elle tient à toi..."

Quoi? Il avait le droit de dire ça. De toute manière, ce n'était pas son univers alors bon... qu'il tente ou non de caser James et Lily ensemble n'allait rien changer à son existence.

"Mais peut-être que tu pourrais agir autrement. J'aurais quelques conseils à te donner à ce sujet mais... pas ici. Quelqu'un pourrait nous entendre."

Et il ne voulait prendre aucun risque. On ne savait jamais ce qui pourrait se passer. Par contre il devait vraiment faire comprendre à James qu'il n'était pas mort... mais comment...

"Tu peux rester autant que tu veux avec moi... je vis tout seul ici, tu peux tout à fait occuper une chambre chez moi, en fait, je préférerai vu que tu n'as que 15 ans..."

Pas question de le laisser seul... et en entendant parler de Peter, il serrait malgré lui ses poings et crachait avec dédain ses paroles suivantes :

"Jamais très courageux? Comme c'est étonnant venant de la part d'un sale rat."

James fixa son fils. Il apprécia ce geste mais bon dans l'ordre des choses, ça aurait du être lui qui faisait ça. Même si Harry n'était pas vraiment son fils. Il s'embrouillait un peu les idées en fait. Il resta contre Harry, c'était reposant et apaisant en même temps. Il aurait voulu autant de gentillesse à Poudlard,
avec les autres plus qu'autant de désolation. Il aurait voulu un autre monde et une autre vie. A 15 ans, on avait pas le droit de penser à lutter pour sa survie.

"Lily tient à moi, je le sais... tu devrais voir son regard inquiet à chaque fois que je suis convoqué au bureau de Parkinson ou Voldemort... Mais y a pas qu'elle...On essaye de veiller les uns sur les autres. Surtout sur les premières années,ils ont rien demandé eux..."

James soupira et il reprit :

"Merci pour tes conseils... Mais je crois que je suis bloqué là à vie.... Je pourrais jamais retourner à Poudlard et combattre Voldemort et sa bande de chiens galeux... Je pourrais jamais retrouver mes amis.... Comme si la vie avait voulu elle-même me sauver....Tu crois qu'on est dans un lieu entre la vie et la mort? Je veux dire, tu vois qu'on attend notre tour avant d'aller au Paradis ou en Enfer... Qu'on soit des âmes perdues..."

Harry lui proposait de rester avec lui. Son coeur se serra et il dit:

"J'aimerais beaucoup venir avec toi...tu es une version de moi, plus cool et plus... adulte... mais je ne sais pas si je serais d'une très grande compagnie..."

James ne dormait plus depuis longtemps, il préférait encore rester éveillé que de réveiller ses amis avec ses hurlements. Quand Harry parla de Peter, James tiqua et il lança:

"Comment tu sais? Comment tu sais que Peter essaye de se changer en rat? On en a parlé à personne."

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